Comment choisir son baudrier ?

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Comment choisir son baudrier ?

On vous donne les clefs pour trouver le modèle léger, confortable, qui vous fera grimper dans le 8 sup et remporter la Pierra Menta
article Les tutos outzer
Staff
AlexOutzer
Texte :

Si lors des premières ascensions  l'alpines, les grimpeurs partaient à la conquête de la verticale, une simple corde de chanvre nouée autour du buste, les ascensions modernes ne sauraient aujourd'hui se passer du port sécurisant d'un baudrier. 

Apparus au milieu du XXème siècle avec le développement des cordes synthétiques, capables de s'allonger pour absorber une chute, le baudrier figure en général en haut de la liste de matériel que tout grimpeur ou alpiniste emporte lorsqu'il prépare sa prochaine aventure. Egalement utilisés par les canyonistes, ou skieurs évoluant en terrain glaciaire / ou prévoyant simplement de s'adonner aux joies du rappel, les baudriers présentent aujourd'hui des caractéristiques différentes en fonction de l'utilisation que l'on souhaite en faire. 

Pour vous aider à faire le bon choix et vous éviter de devoir racheter un baudrier 6 mois après votre premier achat, on a passé en revue pour vous les points qui différencient les modèles présents sur le marché !


Les harnais que l'on utilise pour nos activités du plein air sont considérés comme des EPI (Equipements de protection individuelle), et doivent satisfaire à la norme européenne CE EN 12277 pour pouvoir être mis sur le marché. Ils sont ensuite sous divisés en classes suivant les modèles :

  • Classe A : Concerne les harnais complets qui enserrent la taille, les cuisses et les épaules
  • Classe B : Concerne les harnais complets destinés aux enfants
  • Classe C : Concerne les harnais de type cuissard qui enserrent taille et cuisses : cette classe concerne la plupart des baudriers que l'on utilise pour nos activités sportives (les baudriers utilisés par les professionnels répondent eux à d'autres normes) de plein air
  • Classe D : Concerne les harnais de torse. Ils s'utilisent en complément d'un harnais cuissard et permettent de rester facilement en position droite

Quelque peu académique, cette introduction vise à montrer que même des harnais partageant la même classe peuvent avoir des caractéristiques très différentes. Pour prendre l'exemple de deux baudriers testés dans le cadre des Tests Privés, partageant tout deux la norme CE EN 12277 : 

  • Le premier : le Petzl Adjama est un harnais d'escalade et d'alpinisme hyper polyvalent grâce à sa ceinture et ses tours de cuisse réglables pour permettre de le porter quelque soit le nombre de couches de vêtements, combiné à son rembourrage en font un baudrier confortable qui permettra de rester suspendu dans le baudrier sans ressentir d'inconfort excessif
  • Le deuxième : le Choucas Light de Blue Ice a un positionnement beaucoup plus tranché. Bien qu'il satisfasse aux mêmes exigences en termes de normes, c'est un produit minimaliste qui fait la chasse au grammes pour permettre de voyager léger à ski principalement pour avaler des dénivelés gargantuesque. En revanche, quelques minutes pendues à un relais pourront se révéler être un supplice à cause de la finesse des sangles qui vous cisailleront les cuisses.

On voit donc que deux produits qui présentent les mêmes garanties en termes de résistance ne répondront pas aux mêmes besoins et il est important de bien saisir les caractéristiques et positionnements des baudriers que l'on trouve sur le marché pour trouver celui qui correspond le mieux à nos besoins.

Système de réglage

Commençons par nous pencher sur le système de réglage :

  • Réglage à la ceinture : la quasi totalité des harnais sont au moins réglables à la taille, soit par une boucle, soit par deux. L'avantage des deux boucles est de pouvoir garder le pontet d'encordement bien centré. La contrepartie : un poids plus important (et oui on a n'a rien sans rien les amis). Cela permet d'une part pour les fabricants de standardiser les produits et de proposer deux ou trois tailles qui couvriront l'ensemble du marché des aventuriers, mais cela permet de conserver un baudrier bien ajusté quelque soit sa tenue (tee shirt en falaise, 3 doudounes sur glacier), ou sa forme du moment (plutôt six pack pour perfer en couenne l'été, ou réserves hivernales pour affronter le froid)
  • Réglage des cuisses : c'est ici que la différence se fait principalement : certains harnais sont réglables grâce à une boucle qui permet d'ajuster le serrage, alors que sur d'autres modèles l'ajustement se fait à grâce à un tour de cuisse élastique. Ce système, plus léger concerne des baudriers dédiés à l'escalade sportive en général, car si on souhaite les utiliser avec plusieurs couches de vêtements comme en alpinisme ou en glace, on risque de se sentir engoncé. 

Confort

Le confort du baudrier va sensiblement évoluer d'un modèle à l'autre comme évoqué dans l'exemple en introduction. Plus la ceinture et les sangles de tour de cuisse vont être larges et rembourrées, plus on va se trouver sur un modèle confortable. Mais plus on va être sur un modèle confortable, plus on va se trouver sur un modèle considéré comme lourd : on pourra considérer la limite entre lourd et léger autour de 400/350g. Même si cette notion reste subjective : porter un baudrier de 350g en ski alpinisme, c'est emporter avec soi une enclume quand on voit ce qu'on peut trouver sur le marché. En revanche, plus on s'allège, moins il vaut mieux être susceptible de rester suspendu dans son baudrier trop longtemps sous peine de ressentir un cisaillement désagréable à la taille et autour des cuisses. 

  • Polyvalent : Pour les baudriers capables de couvrir toutes les pratiques : ils sont suffisamment rembourrés pour passer un moment pas trop désagréable au relais en grande voie si votre second pinaille dans le crux. Ils pèsent pour la plupart plus de 400g
  • Sportif : Ce sont des baudriers allégés, pour éviter de s'essouffler sur la marche d'approche de Céüse (45 minutes pour les véloces, 1h30 pour une allure de sénateur), et vous permettront de faire des croix. Ils pèsent généralement entre 300g et 400g
  • Minimaliste : Dédiés au ski alpinisme ou même aux courses d'alpinisme facile. Ils sont à réserver pour une utilisation sur randonnée glaciaire où le risque de chute est, bien que réel, moins présent qu'en escalade sportive. Ils pèsent entre 250g et 84g (sisi 84g !)

Les standards en matière de confort différant d'une personne à l'autre, certains grimpeurs toléreront tout à fait de rester suspendus au relais dans un baudrier d'escalade sportive aux sangles fines, alors que d'autres se tourneront vers un modèle confort.

Portes matériel

Combien ? 

Les modèles de baudriers comportent un nombre de portes matériel variable. En général, un minimum de deux est présent sur les modèles dédiés aux collectivités. C'est un nombre qui pourra satisfaire à un usage en escalade sportive quasi exclusivement, ou pour du ski sur glacier, lorsque l'on emporte pas de matériel trop varié. En revanche, dès que l'on pratique l'escalade ou l'alpinisme, la diversité de la quincaillerie à promener rend obligatoire la présence de 4 portes matériel sous peine de s'imposer un casse-tête organisationnel pour garder son matériel rapidement mobilisable. En général, les baudriers comportent 4 portes matos, et c'est ce qu'on ne saurait trop vous conseiller pour des questions de polyvalence !

On pourra éventuellement compléter les capacités de portage de son baudrier à l'aide d'outils type carry-tool pour transporter ses broches en cascade de glace, ou éventuellement organiser ses coinceurs.

Quel modèle de porte-matériel ?

Là encore, tous les portes matériel ne sont pas fait du même bois. Certains modèles présentent des renforts en plastiques qui permettent de les préformer et de rendre le matériel plus facilement accessible. En revanche, le port d'un sac à dos pourra parfois être conflictuel avec la ceinture du sac qui viendra écraser les porte matériels. D'autres modèles de baudriers proposent des portes matériel en textile : le compromis polyvalence. Enfin, certains modèles orientés light comportent des portes matériel de type "fil". Ils sont parfois cousus perpendiculairement à la ceinture, ce qui rend le matériel moins facilement mobilisable. Ce type de porte matériel concerne surtout les baudriers dédiés aux ski sur glacier, pour des situations où vous êtes en général peu susceptible de trouver rapidement le coinceur qui vous sortira du mauvais pas dans lequel vous êtes en train de dauber.

Autres portes matériel

D'autres accessoirisations sont parfois présentes sur les baudriers, comme un passant à l'arrière de la ceinture qui pourra aussi bien servir à clipper son sac à pof qu'à attacher une corde de hissage pour monter un sac.

On peut aussi trouver des passants élastiques sur la cuisse qui permettront de fixer une broche à glace et éviter qu'elle ne vienne osciller sur la cuisse, ou heurter le rocher et ainsi endommager le pas de vis.

Pontet

Selon les modèles, les baudriers peuvent comporter différents types de pontet d'encordement (partie qui relie le baudrier à la corde à l'aide d'un noeud approprié à la situation : escalade, randonnée glaciaire,...).

Celui ci peut être constitué d'une boucle unique : ce sont des baudriers d'entrée de gamme ou bien des modèles dédiés aux collectivités. Ils permettent une vérification rapide de l'encordement par un encadrant, et limitent les possibilités d'erreur pour le pratiquant. En revanche ils touchent rapidement leur limite dès que l'on sort d'une utilisation basique en couenne avec un unique noeud d'encordement en situation de grimpe, et une plaquette au pontet à l'assurage.

La plupart des modèles sont eux constitués de deux points d'encordement et d'un pontet central. Ces modèles sont les plus polyvalents car ils permettent de faire face à l'ensemble des situations que l'on peut rencontrer en escalade ou en alpinisme. Si l'on prend l'exemple d'une situation classique d'escalade en grande voie avec redescente en rappel, où l'on assure son leader pendu au relais : on trouve sur le pontet les deux noeuds d'encordement des cordes à double, une longe, ainsi qu'un appareil d'assurage. Dans cette situation somme toute commune, un baudrier qui comporte deux points d'encordement et un pontet central est clairement plus indiqué pour pouvoir gérer plus simplement son matériel.


Système d'enfilage

La plupart des baudriers s'enfilent par les pieds, en glissant une jambe puis l'autre à travers la ceinture et les passants de cuisses. Jusque là rien de révolutionnaire me direz vous.

Mais il est intéressant de noter que les fabricants ont mis au point des systèmes plus flexibles afin de faire face à des situations particulières, comme par exemple la possibilité d'enfiler son baudrier skis/crampons/palmes aux pieds, grâce à des boucles clipables aux niveaux des sangles de cuisse. Pratique si l'on doit tirer un rappel imprévu lors de la descente d'un couloir, ou si on se retrouve forcé d'effectuer une traversée non anticipée sur un glacier.

Quelle durée de vie pour ces beaux baudriers ?

Il nous accompagnent dans nos plus beaux vols en falaise ou en salle, ont encaissé zipettes, jumps désespérés sur ce bac qui ne semblait pas si loin, et tant d'autres aventures qu'ils ont fini par paraître indestructibles. Et pourtant...

C'est une discussion fréquente que l'on entend au pied des falaises ou à la salle d'escalade : "mais dis moi Jamy, au bout de combien de temps je dois changer mon baudrier ?" (phrase valable pour tout le matos qu'on souhaite ne jamais voir casser sous l'effet d'une chute).

Et bien tous les fabricants ne sont pas forcément d'accord, d'où peut-être le manque de réponse unanime sur le sujet. Certains s'accordent sur une durée de vie maximale de 10 ans à la sortie de l'usine, peu importe que vous l'ayez utilisé ou non, ils considèrent qu'au bout de 10 ans, les textiles utilisés ont pu être suffisamment sous les ravages du temps. 

Pour d'autres fabricants, c'est la durée d'utilisation maximale potentielle qui est de 10 ans. C'est à dire à partir de la première utilisation. En générale, une durée de stockage maximale est indiquée : c'est la durée pendant laquelle le produit peut-être stocké avant sa première utilisation, sans affecter la future durée d'utilisation. Au delà le produit commence à vieillir. 

Nous vous invitons à lire les instructions présentes sur les sites des fabricants (super ça vous avance bien), ou à défaut, de garder en tête une durée de vie maximale de 10 ans qui semble faire consensus chez une majorité de fabricants. 

De plus, il ne faut évidemment pas d'arrêter uniquement à cette durée d'utilisation maximale : en effet un contrôle régulier et approfondi de son matériel est nécessaire pour vérifier que celui ci subit une usure normale. Les principaux éléments à contrôler sont :

  • les sangles :  serrage à la ceintures, serrage au niveau des cuisses
  • les points d'encordement et pontet : si un témoin d'usure est prévu, vérifier son niveau ou apparition selon le modèle
  • les boucles de serrage : vérifications de l'état des boucles et du bon défilement de la sangle
  • les éléments de confort : état des mousses de ceintures, tour de cuisses, passants élastiques et portes matériel

Toute marque d'usure, déchirement, fatigue des coutures, ou autre anomalité doit conduire à la mise au rebut du matériel. En cas de doute, n'hésitez pas à faire vérifier votre matériel par un professionnel.

Enfin, nous vous conseiller d'acheter du matériel neuf : la prise de risque est toujours plus grande lorsqu'on ne connaît pas le passif du matériel dont on fait usage !

On espère vous avoir aidé à y voir plus clair dans les méandres du marché du baudard, maintenant, c'est à vous d'identifier vos besoins en fonction de votre pratique pour trouver le modèle idoine ;)

Staff
AlexOutzer
Texte Alexandre
Welcome on board !

5 Commentaires

nico_be Le mieux c'est d'avoir 3-4 baudriers! ;)
yrlab C'est clair, j'en ai déjà deux : 1 escalade et 1 canyon, et il me manque un modèle super light pour le ski de rando ! Bonne synthèse mais un petit laïus sur les baudriers spécifiques à la pratique du canyoning aurait été idoine ;) ! Le baudrier Canyon de Petzl pèse plus de 700 grammes mais quel confort pour tricoter sur les relais et envoyer du lourd à la descente !

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alainlo Tout à fait d'accord, 3 semble un bon chiffre, il ne me manque que le baudard d'alpi-glacier-rando aussi. Un TP un jour peut être ?
AlexOutzer

Nous avons organisé un Test Privé du Choucas Blue Ice l'an dernier, le fameux modèle à 84g !
outzer.fr

A voir cette année si on proposera un test sur ce type de produit à l'automne ! ;)

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