Avis Cumulus Quilt 150 2017

1 avis Cumulus Quilt 150.

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DDN
Par DDN

"Les rêves de ceux qui dorment dans du duvet ne sont pas plus beaux que les rêves de ceux qui dorment à même le sol" (mais ils se les gèlent moins)

Avis sélectionné
Profil du testeur : 50 ans | 1,80m | 77kg | Débutant | Rochefort
Acheté : 90€ d'occasion
Conditions du test : Saison de rando vélo complète printemps / été / automne en plaine et en conditions clémentes.

Points forts

Le concept du quilt en lui même, très adapté aux dormeurs-toupie
Léger
Compressible
Bien fini

Points faibles

Rapport poids / charge en duvet et rapport plage d'utilisation / prix moins favorable que sur les modèles au dessus
Cher, mais moins que les modèles équivalents d'autres marques

Quilt : de l’anglo-normand quilte, lui-même de l’ancien français cuilte, du latin culcita "matelas". Synonymes : couette, courtepointe, couvre-lit. Bizarrement, le mot quilt est la traduction anglo-américaine du patchwork, le genre de couvrante en tissu de recup' que les hippies mettent sur leurs rejetons. Nan, je déconne, le quilting c'est top de le upcycling. 

C'est quoi ce truc, tu peux pas acheter une forme sarco comme tout le monde ? 

Je bouge vraiment beaucoup quand je dors. A tel point qu'à force de me tourner et de me retourner j'ai failli mourir étranglé dans le premier vrai SDC que j'ai acheté, un D4 Trek 900 (l'ancien modèle, avec une vraie forme mummy, pas celui de maintenant qui ressemble à une longue doudoune fermée). J'avais fini par me résoudre à dormir sac de couchage ouvert posé sur moi comme une couette et à ce que ce soit mon lot d'être moyen confortable et obligé de me recouvrir sans arrêt... Lorsque j'ai découvert le concept du quilt sur un autre forum.

En gros il s'agit au départ d'une couette, un bête rectangle, agrémenté d'un système en bas qui permet de le fermer par l'arrière jusqu'aux genoux environ pour créer un espace clos (une "footbox" pour les initiés del'biwak) qui maintient les petons au chaud et de sangles permettant de le fixer au matelas. Au total c'est une enveloppe de tissu contenant un isolant entourant le dormeur des pieds au cou mais ne bénéficiant ni de tissu ni d'isolant au niveau du dos, comme une sorte de sac de couchage sans capuche ouvert dans sa partie vers le matelas. C'est alors celui-ci qui joue le rôle d'isolant - ou ce que vous mettez en dessous.

Sur un SDC classique, le duvet qui est entre le corps et le matelas est fortement comprimé donc peu efficace. Il y a un zip, plus ou moins grand, plus ou moins recouvert. Une capuche. Un ou des cordons. Etc. En théorie ça signifie qu'on transporte du poids pour rien sur un sac prévu pour la montagne : par exemple autour de 300 g de différence entre un quilt 350 confort -4° et le sarco équivalent de la même marque. Mais ce n'est pas vrai pour le 150 puisque la charge de duvet ne représente que 39% environ du poids (contre 55% environ pour un 350, plus on monte la charge en duvet plus ça monte) et que c'est son emballage qui représente la majorité des 380g.

Quelques chiffres qui seraient écrits sur la boite si y'en avait une

Cumulus est situé et fabrique pas trop industriellement en Pologne, pas à la chaine dans un pays d'extrême Orient comme beaucoup de grandes marques, Sea To Summit en tête. Évidemment, pour faire du duvet, faut dézinguer des Zwa, ce qui ne posera pas de problème à ceux qui les mangent en foie de cirrhose mais peut gêner d'autres dont je fais partie. En l'absence totale de produit équivalent à ce jour que je sache (modèles synthétiques équivalents moins bien, plus lourds, beaucoup plus chers, possiblement moins durables et made in China), j'ai opté pour cet équivalent randonnesque de la fourrure de vison. Et il reste possible que je change d'avis.

Le 150 est vraiment léger comme une plume : données fabricant à 380g contrôlé à la maison à 5g près. Il se comprime dans un volume microscopique inférieur à une bouteille de 2 litres dans le sac de rangement fourni de 18x13 cm. Par contre faut être culturiste des pouces pour réussir à le faire rentrer dedans et cette manip' est à oublier avec les doigts froids du matin, d'où la photo n°4 dans un petit sac à vrac qui me sert quand je le prends en rando à pied. Pour le vélo je le mets directement dans la sacoche de cintre Apidura et la valve de compression unidirectionnelle fait le reste.

Les sangles de fixation au matelas pèsent environ 35g en plus du poids annoncé et jouent bien leur rôle. L'accroche au quilt se fait par des clips très légers qui se sont révélés pratiques et solides à l'usage. La fermeture de la footbox mixte par un zip et un cordon permet de l'ouvrir complètement et de s'en servir comme une couverture ou une couette en cas de températures clémentes.

Un cordon permet de resserrer le quilt aux épaules pour garder un certain "enveloppement" et améliorer le confort.

Les 150g de duvet sont de l'oie de 850 CuIn (voir ici sur la valeur calorifique du duvet) répartis en 13 compartiments avec des cloisons en H, conception prévue pour éviter les ponts thermiques.

Ses dimensions déplié sont de 195 cm de long x 70 aux épaules et 50 cm aux pieds, largement assez pour une corpulence moyenne et les 1m85 de taille maximale conseillée en taille M. En tout cas j'ai bien de la place dedans et j'y suis à l'aise comme un chat dans une malle de chaussettes.

Les températures fabricant ne sont soumises à aucune norme puisque c'est un quilt et sont données pour : confort 9°, limite 4°. La "température acceptable par l'utilisateur" est question complexe, on le verra plus bas.

Le tissu de couverture est du Pertex Quantum déperlant et très léger à 29g au m2.

Il est vendu, outre le sac de compression, avec un grand sac de rangement visible sur la photo n°5 permettant de le stocker sans lui faire perdre son gonflant.

Il est garanti 10 ans, et vu la vitesse de réaction de Cumulus quand y'a un problème ou une question je suis à peu près sûr que c'est pas du flan.

En direct live du biwak

Armé de ce Cumulus, je suis parti en rando avec mon vélo avec des températures prévues à 13°, un petit vent, un baselayer thermique Odlo, le tout dans mon Helium Bivy gris souris, assorti au noir charbon du quilt et à celui de mon matelas Klymit. Bilan des deux premières nuits : glaglagla, réveil toutes les 30 minutes à partir de 3h du matin, malgré un bon repas chaud avant chaque coucher et un emplacement me semblant optimal dans les conditions de bivouac.

Mon matelas n'étant pas isolant, récidive cette fois avec le coup de la couverture de survie pliée en dessous, qui fonctionnait très bien avec mon SDC précédent. Bilan de la nuit : impression de glaglagla et d'inconfort mais pas de réveil. L'isolation du sol est donc fondamentale comme écrit sur le plan et logique.

Au passage, le Pertex toujours un peu humide au petit matin dans le bivy qui condense toujours un peu sèche très vite.

Sortie camping au bord du lac du Bourdon en famille, couverture de survie, baselayer Odlo etc. et cette fois un drap de sac en soie. Température 14-15 degrés avec un brin d'humidité des sous bois. Bilan des 3 nuits : juste, à peine bien. 

Après environ 20 nuits d'essai de diverses combinaisons, les 9 degrés confort sont très optimistes pour moi. Ma température cocconing habillé avec un drap de soie et un isolant sous le matelas est plutôt à 15 en conditions réelles (c'est à dire un peu de vent, humidité du matin, plusieurs nuits de suite avec de gros efforts physiques la journée). Un point important ; je n'ai jamais ressenti de zone de pont thermique ce qui signifie que ce n'est pas la conception du sac qui est en cause mais bien seulement sa charge en duvet qui est insuffisante pour moi et mes conditions d'utilisation.

Cruel dilemme, et solutions

- Dormir avec ma veste shell au dessus du quilt ? Fonctionne, mais vu que je remue tout le temps cf. ci-dessus, je suis sans arrêt découvert et je me réveille = échec.

- Prendre un baselayer plus chaud ou mettre deux couches ? Ça augmente beaucoup mon poids de base et surtout le volume à emporter vu que c'est très peu compressible, une donnée importante dans le volume limité des sacoches de bikepacking. Sans compter le prix à rajouter. C'est la solution que j'ai choisie pendant plusieurs mois et elle a bien fonctionné. Elle a de plus l'avantage de la modularité, je n'emporte que ce dont j'ai besoin en fonction de la température prévue.

- Faire remplumer le duvet par Cumulus ? Un petit mail au service client, une réponse dans les 48h (d'où ma confiance dans le SAV) me disant que l'opération est possible et m'indiquant la marche à suivre, tout en m'informant que son prix de révèlera sans doute identique à la revente de mon 150 suivie de l'achat d'un 250. D'où la question suivante...

- Changer de modèle ? C'est ce que j'ai fini par faire, pour prendre un 250. Ce qui est bien quand on achète du matos technique très spécifique c'est qu'avec un peu de chance on le revend le prix qu'on l'a payé moyennant d'en avoir pris soin.

Bilan d'une saison complète d'utilisation

Le quilt Cumulus 150 remplit parfaitement sa mission. Très léger, très compressible, bien fini, pratique, il est idéal pour la rando ultralight en conditions clémentes... Si vous n'êtes pas frileux ou si vous êtes partant pour moduler votre baselayer de soir en fonction de la température prévue.

Pour 20€ de plus neuf, je vous conseille très vivement de prendre le modèle 250 qui me semble un meilleur compromis pour une plage d'utilisation plus large. Il est doté des mêmes qualités et le rapport poids de l'emballage / charge en duvet est nettement plus favorable à quasiment 50%. Et si vous avez trop chaud, vous pouvez le transformer en couette en 20 secondes...

Pour qui ?

Pour les randonneurs légers en plaine du printemps et de l'été

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