Avis Zamberlan DUFUR EVO GTX® RR 2020

Je ne connaissait pas plus que ça la marque Zambelan (et il n'y a pas beaucoup d'avis/test sur les chaussures de cette marque...), il s'agit donc, comme les 2 autres d'une fabrication italienne (née en 1929), au départ plutôt présente sur le marché local, Angleterre et Japon mais actuellement de diffusion mondiale. La Dufur est le modèle qui débute la gamme haute montagne (se terminant avec le modèle Everest), elle est totalement compatible crampon semi auto. Un petit point à noter, c'est que la fabrication n'est pas délocalisée et se fait toujours en Italie. Pointure 45 pour mon 44 ville ce qui est normal pour une chaussure Alpi. Pour la culture générale, la Pointe Dufour (Dufourspitze) est le point culminant de la Suisse à 4634m, massif du Mont Rose.

Descriptif technique:

• EMPEIGNE : Hydrobloc® Perwanger® Leather - Cordura®
• DOUBLURE : GORE-TEX Performance Comfort
• SOUS PIED : Duraflex 4,5mm + PE
• SEMELLE INTERCALAIRE : Double Density Wedge + Zamberlan® SEMI PCS EVO
• SEMELLE : Vibram® Mulaz Evo + Semi PCS
• POIDS : 744 Gr (Taille 42)
• MOULE : ZTECH

Sur le terrain

Période d'adaptation en Belgique : Quelques randos à bon dénivelé (400 à 1000 de D+ pour 3-5km) sur chemin terre/rocaille pour se faire à la chaussure avec même quelques descentes au pas de course. 

Alpi estival en Suisse : Jusqu'à 1250 de D+ sur chemins, rochers, névés et glaciers. Altitude max 3600m dans le cadre de ce test.

Pour les marches d’approche ou la simple rando d'entrainement, la chaussure est un poil rigide, mais rien de rédhibitoire et le confort est plutôt bon mais avec 950g en taille 45, il y a quand même du poids à soulever. A noter que je n'utilise pas la semelle intérieur d'origine mais mes semelles orthopédiques. Le pied ne bouge pas et la stabilité est très bonne. L'accroche n'est jamais prise en défaut mais le terrain n'est pas très exigeant. Chose très curieuse, c'est la longueur des lacets... ils sont vraiment beaucoup trop longs et touchent du coup le sol facilement. Le risque d'accrocher des branches, rocher ou autre n'est clairement pas négligeable, ne parlons pas avec des crampons au pieds... Même sur ces terrains facile il faut vraiment serré la chaussure à fond. L'ayant omis une fois en me disant que vu la sortie c'était vraiment pas utile, je me suis fait une belle ampoule à chaque talon. Une fois serré à bloc aucun souci et même avec des ampoules existantes on peut crapahuter sans souci et sans compeed. La semelle à une légère courbure facilitant le déroulé du pied, mais il est moins fort que sur les Ribelle par exemple, ça reste un bon compromis il me semble.

Le laçage est précis et ne bouge pas, les 3 paires de boucles métalliques on un léger effet anti-retour bien utile et le bas du pied se serre bien d'un coup.

Sur rocher, la semelle Vibram accroche bien et avec la rigidité on peut clairement appuyer sans risque. Sur rocher bien mouillé, pas de miracle ça glisse et il vaut mieux éviter les surfaces lisses pour les arrêtes qui sont déjà plus sécurisante. Ce ne sont néanmoins pas des savonnettes non plus. Petit test sur le petit rocher à côté du refuge, des bon chaussons d'escalade sont clairement plus sécurisant mais malgré le manque total de sensation on peut charger sur cette dalle (6A/6B? dur à dire). Par contre pour du bloc comme ça, la semelle manque cruellement d'amorti pour les réceptions sans crash pad! ;)

Sur névé la semelle s'incruste pas trop mal et tient bien. On sait facilement se tailler des marches en traversée et retarder donc la mise en place des crampons. La neige ne tient pas du tout sur la chaussure qui reste donc "légère". Par contre les lacets traînent et se mouille inévitablement...

Avec des crampons Charlet Blackice en semi-automatique la compatibilité est sans défaut, l'ensemble ne bouge pas. Le rebord arrière est costaud. A ce moment là plus de problème de lacet puisque le short est troqué contre un pantalon bien fermé sur le bas.

Entre les débuts d'ascensions à 4h du mat et les fins de descentes en vallée cet été, les températures passent de 3° à 30°... et avec une bonne paire de chaussette (merinos dans mon cas), je n'ai eu q'une très légère sensation de froid sur les glaciers et j'étais loin de baigner dans mon jus au moment de retirer mes chaussures. Le compromis thermique/repirabilité me semble du coup vraiment top et permet de profiter de cette paire dans de très bonne conditions pour toutes les conditions d'alpinisme estival possible. Elles seront par contre trop juste pour de l'hivernal.

Le passage de petits torrent en plus des marches dans la neige m'a permis de valider la parfaite imperméabilité de la chaussure grâce à la membrane Gore-tex. Rien ne rentre, le cuir est bien déperlant et sèche donc instantanément (photo 3, le cuir est bel et bien passé dans l'eau)

Pour le moment le cuir ne bouge pas et grâce au gros pare-pierre qui fait le tour de la chaussure, celle-ci est toujours dans de très bonne condition alors que les terrains rencontré n'était pas des plus commode... C'est un des point que m'avait venté le vendeur par rapport aux paires plus light comme la Ribelle de Scarpa. On a rien sans rien et ça justifie le poids plus élevé.

Cette paire un peu méconnue n'a donc rien à envier aux ténors de la catégorie pour un prix très correcte. C'est quand qu'on y retourne????