Mais pourquoi diable dormir au sommet ?

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Mais pourquoi diable dormir au sommet ?

article Bivouac
Armand64
Texte :
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Une nuit au sommet de l’Arriel par hasard...

Cette histoire début à l'été 2021, elle est le fruit d'un accident (rien de grave je vous rassure d'entrée). L'idée de départ est la suivante : je veux faire le sommet du Balaïtous, premier 3000m depuis l'océan dans les Pyrénées. Je décide de faire le pic d'Arriel (2824m) pour m'échauffer avant de dormir au refuge d'Arrémoulit en bas du Balaïtous, puis de faire le 3000 le lendemain et de rentrer. Une belle boucle sur deux jours, avec au programme deux beaux sommets donc. Tout est réglé, la fenêtre météo parfaite et le projet bien ficelé dans ma caboche.

Je commence donc par l’ascension du pic d'Arriel, tout se passe bien, ça permet de chauffer les mollets avec le sac bien chargé. Et là, commence le drame... je crois un autre randonneur avec son fils. On discute un peu et je lui explique mon projet de faire l'Arriel puis de redescendre au refuge. C'est là qu'il m'explique que je peux redescendre par l'autre face de l'Arriel pour rejoindre Arrémoulit (le refuge vous suivez ?) et que ça va vraiment me raccourcir ma route !

Super me dis-je ! au lieu de faire une boucle qui ne me semblait pas super utile, je vais gagner du temps et encore mieux profiter de ma soirée. Je m'imaginais déjà avec un café chaud face au soleil déclinant au bord des lacs d' Arrémoulit, naïf que j'étais...

Je grimpe au sommet de l'Arriel sans trop de difficultés et j'admire le point de vue. C'était si beau. Bouche-bée me voilà à contempler l'Ossau, le Lurrien, le Balaïtous, le Palas et tant d'autres géants de cette vallée... Viens le temps de repartir et je continue ma route sur le nouvel itinéraire de mon guide improvisé... Malheur... du terrain à isards comme pas permis, des assiettes qui coupent les mains et pas un appui stable! J'arrive à descendre une bonne centaine de mètre, en craignant de me vautrer à chaque pas. Mais au bout d'un moment c'était trop, je me rends compte qu'il n'y a vraiment aucun chemin, et que les falaises sont infranchissables sans un minimum d'équipement. Bref vous l'aurez compris, je commence à vraiment avoir peur et je ne rigole plus du tout.

Après réunion des derniers neurones à peu près présents et pertinents, je décide de remonter et de reprendre le chemin initial. J'aurai juste perdu deux bonnes heures mais là ce n'est pas possible. J’entame la remontée pendant que le soleil commence à baisser à l'horizon (et oui sinon c'eût été trop simple) et me retrouve au sommet non sans peines.

La décision fût prise :

Après quelques minutes de réflexion, de calcul et de lecture de carte ma décision fût irrévocable : rejoindre le refuge reviendrait à finir l'itinéraire de nuit, à la frontale, et j'ai déjà assez galéré pour aujourd'hui. Pas la peine de forcer le talent, je vais dormir au sommet, il y un emplacement de bivouac matérialisé par quelques pierres formant un léger (trop léger) rempart au vent. J'étale mon matelas mousse, prépare mon duvet et c'est parti pour une première : un dodo là haut !

On ne va pas se mentir, dormir au sommet possède assez peu d'intérêt pour qui cherche un lit douillet, une couette chaude et un sommeil réparateur. Pour ce qui est du coucher de soleil, du ciel étoilés et d'une mer de nuage qui vient recouvrir la vallée, là le spectacle est au rdv. Je m'endors donc sous la lumière orangée d'une pleine lune et ça c'est pas dégueulasse !

Le réveil fût dur... le sol aussi... bref pas facile de sortir du duvet, dans le froid et le vent. Mais la vision quand on sort la tête du duvet aide bien !

Il est l'heure pour moi de rescendre. Je sais très bien que je ne ferai pas le Balaïtous aujourd'hui, au risque d'être très court niveau temps, ce sera pour une autre fois. Mais cette première nuit à la belle étoile au sommet restera une énorme réussite ! Je le referai, pour sûr. Et pourquoi pas au Balaïtous ?

On remet ça ?

Cette expérience m'ayant tellement marquée, je cherchais à la reproduire pour profiter à nouveau de ces moments magiques au sommet. Je jetais mon dévolu sur le Lurrien, dans le même secteur. La marche d'approche avait de quoi être décourageante : 1600m de D+ pour 6km à l'aller, mais je connaissais le sommet que j'avais déjà gravi l'an passé, je savais à quoi m'attendre en haut.

Et c'est parti pour cette ascension interminable... Mais ça valait le coup :

j'ai même réussi à me faire une pote au sommet ! Et oui une marmotte à 2800m, c'est pas courant.

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Cette fois-ci j'avais pris l'appareil photo, histoire de pas juste me contenter de mon téléphone.

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2 Commentaires

tidoudou Heureusement que tu étais équipé ?
Même lorsqu'un "guide" vous indique un itinéraire, toujours sortir sa carte IGN pour vérifier...!

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