Avis Triple Zéro Ansabère 400 2021

3 avis Triple Zéro Ansabère 400.

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Note moyenne : 9/10
Trunet

Un sac de couchage très haut de gamme

Avis sélectionné
Profil du testeur : 44 ans | m | Expert | Labenne
Acheté : 320€ en ligne
Conditions du test : Bivouac belle étoile

Points forts

Qualité du duvet triple zero
Qualité de fabrication

Points faibles

Reglage capuche / colerette

SAC DE COUCHAGE ANSABERE - Triple zero


Au moment de rédiger ce test, je me rends compte qu’il n’est pas possible de parler du sac de couchage sans présenter rapidement au moins l’entreprise qui le fabrique.

En effet on est sur une philosophie et une démarche radicalement opposée celle des mastodontes industriels de l’outdoor. Triple zéro est une petite entreprise artisanale basée à Durfort dans le Tarn, rien n’est sous-traité, tout y est fait de manière artisanale. Alors certes ce n’est pas en soit un gage de qualité, mais quand même, dans l’esprit, je préfère faire travailler l’artisan français que des multinationales.

Le gros point fort de Triple Zéro c’est la qualité de son duvet. Triple zéro est justement le nom du duvet qui est lavé et soufflé dans des machines datant de 1932 ! On est clairement sur ce qui se fait de mieux en matière de garnissage. Du duvet 800 CUIN (norme européenne, la plus stricte) C’est ce qui fait qu’aujourd’hui Triple Zéro est considéré par beaucoup comme un des monstres sacrés du sac de couchage en duvet, au même titre que Vallandré par exemple.

Autre point important, et assez déroutant dans un premier temps du moins, Triple zéro refuse de normer ses sacs de couchage. Vous ne trouverez donc pas de mention de température Confort/Limite Confort/ Extrême comme sur tous les duvets du marché. Non, ils vous donneront une plage d’utilisation et il faudra se faire une idée des températures que vous pourrez affronter en se basant en autre sur le poids du duvet du garnissage.

C’est très perturbant quand on essaye de comparer les duvets entre eux. Par exemple dans le cas du ANSABERE 400, qui a 400g de duvet, on aurait un duvet confort aux alentours de +1°. C’est ce que nous allons essayer de voir.


Premier contact

Au déballage on est tout de suite surpris par la légèreté du tissu et du duvet. Au premier contact on sent que l’on a clairement à faire à un produit d’exception. Le tissu est du polyamide très agréable au touché et particulièrement fin. Pour 400g de garnissage le gonflant est remarquable. C’est vraiment très bien construit.

Poids total 870g avec le sac. On a vraiment une impression de légèreté incroyable. C'est difficile a décrire mais la qualité de fabrication et le ressenti en main est exceptionnel.


On se faufile dedans

Le zip fait 75cm. C’est particulièrement court. Alors certes ça présente des avantages, mais également quelques petits désagréments. Notamment celui de ne pas pouvoir ouvrir le duvet en grand si on a trop chaud. En bivouac c’est moins gênant, néanmoins sur un itinéraire d’une semaine ou nous avons passés deux nuits en refuge, il était trop chaud et la nuit était compliquée à gérer.

En revanche le Zip est très bien pensé, et notamment il s’ouvre dans les deux sens avec des tirettes de chaque côté, c’est très pratique.

La collerette est bien dimensionnée, mais ne dispose pas de scratchs pour la fermer, pas plus que la capuche. Un simple cordon pour la serrer que d’ailleurs on cherche souvent à tâtons. Bref le réglage de cette partie capuche/collerette est un peu trop minimaliste à mon gout. Rien de rédhibitoire mais sur des produits de ce niveau de qualité et de fabrication, je trouve que cela dénote un peu.

Le confort en revanche est superlatif. Vraiment exceptionnel, et ce n’est en rien galvaudé. J’ai passé la nuit dans un nombre incalculable de duvet et très clairement à ce niveau, Triple Zéro est dans les tout meilleurs. C’est très bien dessiné, taillé, on a de l’espace. Un grand coup de chapeau sur ce point. La poche intérieure est bien dimensionnée et permet qu’y glisser un téléphone ou une frontale par exemple.

Enfin il est livré avec un sac de compression qui est plus un sac de rangement. Six litres, il ne passera pas inaperçu dans le sac, un peu dommage.


Partons sur le terrain tester ce sac

A cette saison l’isotherme tombe vite sous les 3000m durant la nuit dans les Pyrénées alors c’est naturellement au sommet du Vignemale 3295m que j’ai décidé de lui faire passer son baptême du feu ou de glace pour être précis. Il a neigé la veille, j’ai un matelas sérieux (R-value=4) et il fait un temps superbe et donc glacial pour ce mois de septembre.

Une nuit à la belle étoile, voilà un premier vrai test en conditions sérieuses pour l’Ansabère. Durant la nuit le capteur de ma Garmin (accroché au sac) enregistrera jusqu’à -1°. Je dors uniquement avec un bas et haut thermique Oldo. Bilan une nuit au chaud très agréable. Très vite on sent l’opacité thermique extraordinaire du duvet. Avec les mouvements durant la nuit, la fermeture de la capuche et de la collerette n’a pas été optimale mais j’ai vraiment passé une nuit tout à fait correcte.

                                                         Triple zéro mérite vraiment sa réputation.

Second Test, je me devais de le faire, aller tester l’Ansabère... aux aiguille d’Ansabère ! Les températures resteront très légèrement positives et clairement on est dans la tranche ou l’Ansabère est prévu.

Une semaine d’itinérance entre bivouac et nuit en refuge confirmera les extraordinaires qualités du duvet, même si comme précisé plus haut, en condition plus chaude, il est plus compliqué de gérer la température du fait d’un zip vraiment court.

Enfin le test le plus sévère, un bivouac au pied de la face Nord du Balaitous mi-octobre, toujours à la belle étoile. A plus de 2500m, et avec des températures très largement négatives -5°. Clairement on atteint les limites du duvet. Même si je n’ai pas vraiment eu froid, la nuit a été compliquée à gérer. J’ai notamment rajouté une doudoune. La sensation est bizarre : Je n’ai pas vraiment froid mais le contact avec le duvet était lui glacial. Là j’ai clairement dépassé la limite confort du duvet.

Alors vu que TZ ne norme pas ses sacs, quelles températures sont-elles envisageables avec ce sac ?

Je ne m’aventurerai pas à répondre précisément. De mon expérience je dirai qu’aux alentours de 0°, on est à peu près assuré de passer une bonne nuit. Au-delà il faudra vraiment compléter par des sursac et drap de sac type reactor.


Bilan

Un produit artisanal, exceptionnel, l’un des tout meilleurs sacs sur le marché pour cette catégorie, voilà ce qu’il faut retenir de ce sac. Alors peut-être pèche-t-il sur des détails, comme le réglage de la capuche ou de la collerette, ou sur un sac de compression qui pourrait être amélioré, mais on a ici une qualité de fabrication superlative et l’un des meilleurs duvets possibles pour le garnissage.

Rajoutez à cela qu’il est possible de les contacter et de discuter avec eux de quels sacs vous voudriez, et qu’il est quand même très agréable de voir de petites entreprises françaises sortir de si beaux produits.

Dernière chose, revers de la médaille de l’artisanat les délais sont de l’ordre de deux mois pour un sac de couchage, c’est le temps qu’il faut pour faire un produit exceptionnel, très performant et durable.

Pour qui ?

Alpinisme, randonneur, Trekkeur
9/10

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