Cinq jours en liberté le long du Loch Lomond, avec deux enfants et un sac un peu trop lourd

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Cinq jours en liberté le long du Loch Lomond, avec deux enfants et un sac un peu trop lourd

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Kyproko
Texte :
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Cinq jours en liberté le long du Loch Lomond, avec deux enfants et un sac un peu trop lourd

Il y a des voyages qu’on prépare pendant des mois, et d’autres qu’on lance parce qu’on en a besoin. Celui-là, c’était un peu des deux. En juillet 2025, on est partis à quatre — ma compagne, nos deux enfants (5 et 7 ans), et moi — pour une aventure simple mais entière : marcher, dormir, vivre dehors. Cinq jours d’autonomie sur une section de la West Highland Way, dans l’une des zones les plus sauvages et magnifiques : la rive est du Loch Lomond, en plein cœur du parc national du Loch Lomond et des Trossachs.

Une tente, deux gros sacs, des vêtements de pluie, une popote, des petits pieds motivés — et surtout, l’envie de se retrouver loin du confort, au plus près de l’essentiel.

Le ton a été donné dès les premières heures : une pluie continue et battante nous a accompagnés pendant les 24 premières heures. Le sentier était détrempé, les pieds vite trempés, les capuches rabattues sur les yeux. Les enfants avaient les joues rouges et le sourire trempé. On a monté la tente tant bien que mal, trouvé une zone à peu près plate en forêt, et glissé les duvets dans la chambre en riant, un peu nerveusement. On se demandait si on n’en demandait pas trop, à nous-mêmes et à eux. Mais dès le lendemain matin, on savait qu’on avait fait le bon choix.

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Le ciel s’est ouvert un instant, et on a découvert ce qui allait nous porter toute la suite du trek : des vues à couper le souffle. Le Loch Lomond s’étendait à perte de vue, dans une alternance de lumière et de brume. Les collines boisées plongeaient dans l’eau sombre, et les forêts profondes, humides et silencieuses, sentaient le sapin, la terre et le feuillage mouillé. Des reflets d’argent glissaient à la surface du loch, et parfois, entre deux rochers, on apercevait un rayon de soleil qui perçait. Ces paysages-là, on ne les oubliera pas. Ni nous, ni les enfants.

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Chaque jour, on avançait au rythme de leurs jambes, pas au nôtre. On ne comptait pas les kilomètres mais les flaques, les pierres glissantes, les grenouilles observées. On faisait des pauses dès qu’ils en avaient besoin, parfois pour un biscuit, parfois juste pour écouter le vent dans les arbres. On bivouaquait là où c’était beau, là où l’eau n’était pas trop loin, là où la fatigue disait stop. Ce n’était pas une performance. C’était une aventure à hauteur d’enfant.

Nos sacs étaient pleins, peut-être trop. Le mien frôlait les 14 kg, celui de ma compagne autour de 12, avec une attention particulière portée au confort des enfants. On portait pour quatre, et on le savait. Mais on le faisait avec plaisir, parce que cette expérience-là, elle se mérite un peu. Et parce que voir leurs yeux briller au moment de monter la tente ou de cuisiner sous l’abside en valait la peine.

La tente justement, une Naturehike Opalus 3, nous a globalement très bien servi. Montage express, bonne tenue sous la pluie, abside spacieuse. Aucun souci d’étanchéité malgré les trombes d’eau du premier jour. Mais on a tout de même eu la surprise de découvrir, dès la deuxième nuit, plusieurs trous dans la moustiquaire du toit de la chambre. Rien d’accidentel. Juste des points faibles, visibles une fois en pleine nature, pas à la maison. Ce genre de détails ne gâche pas l’aventure, mais on les garde en tête pour la suite.

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Le plus dur dans ce type de rando, ce n’est pas la marche. C’est la gestion du quotidien : garder les vêtements secs, faire sécher les affaires, organiser les sacs chaque soir dans un espace réduit, et rester calme quand tout est mouillé. Mais c’est aussi là qu’on apprend. On découvre à quel point les enfants s’adaptent vite, comment ils transforment un caillou en siège, une branche en dragon. Et nous, adultes, on réapprend à lâcher prise, à marcher plus lentement, à accepter l’inconfort.

Ce trek n’aura duré que cinq jours, mais il nous a donné l’impression d’être partis bien plus longtemps. On est revenus fatigués, évidemment, mais surtout fiers. Fiers d’eux, de nous, de ce qu’on a réussi ensemble. Parce qu’il faut un peu de courage pour sortir avec des enfants dans l’humidité écossaise, mais il faut surtout une bonne dose d’amour, de patience, et l’envie de partager quelque chose de vrai.

Et si on nous demande si on le referait ?

La réponse est simple. Oui. Demain.

Ou peut-être ce soir, si on avait le droit de repartir maintenant.

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