Beaufortain : Bivouac au plus proche de la Tempête

siewicz Ce weekend nous sommes allés aux Lacs de la Tempête y bivouaquer. C'est un endroit très aprécié (et fréquenté) par les randonneurs venant d'Arêches, beaucoup moins connu de nous autres Tarins car l'approche en voiture est bien longue pour juste quelques lacs de montagne. Cependant, ce petit coin pas si caché de Tarentaise me fait de l'oeil depuis trop longtemps.

Notre journée, que nous prévoyons relativement détendue, démarre avec un faux départ : la route qui mène de Nâves au vallon de la Grande Maison est signalée coupée sur Maps, sans raison connue. On tente donc l'approche par une piste carrossable, qui finis par un panneau "route barrée" à 2km où l'on rejoint l'itinéraire normal. Zut. 

On est trop loin pour y aller à pied. On tente donc un second départ par le Bois de la Frachette après presque 2h de route et de piste forestière. Il est midi. On peut enfin démarrer : le chemin part à côté de la voiture et l'on y fait 100 mètre... avant de faire demi tour. Le GPS me dit que je ne suis pas du tout sur un chemin. ZUT.

On repart sur le bon chemin et cette fois ci, c'est le bon. C'est aussi le bon horaire car après avoir essuyé quelques gouttes en voiture, nous partons au sec et la gore-tex restera dans le sac tout le weekend. 

Avec un bon rythme, on monte vers le Lac des Cornaches. L'eau du sol s'évaporant, l'air est lourd et on a chaud. Il y est 13h lorsque nous décidons de casser la croûte, un peu à l'écart de ce premier lac aux airs de gouille marécageuse.

La montée continue et l'on se gave de mures, de framboises et de myrtilles en passant sous les reliefs fantomatiques de la Grande pointe de Bizard. Une rapide descente-remontée et nous sommes au Chalet de Chizeraz. Le paysage change et l'on passe au dessus des arbres. Le torrent du Bénétant y dessine un joli méandre au milieu des petits plateaux qu'il traverse et nous le remontons vers les Lacs de la Tempête. 

Le chemin serpente entre l'eau ruisselante et le bleu profond des lacs plus sages. Le coin est vraiment enchanteur. Il est idéal pour y passer un peu de temps. On remonte jusqu'au dernier lac, et l'on cherche notre nid pour la nuit sur les hauteurs : pas trop proche de l'eau, pas trop de vent, un rocher pour manger fesses au sec, un replat pour la tente et une vue idéale pour le coucher de soleil. Check, check et re-check.

Les photos parlent d'elles-même, le Paradis n'a sans doute rien à envier au Beaufortain. 

Le ventre plein et le soleil parti, la fraîcheur s'abat rapidement et le jeu de carte restera au fond du sac. On rejoint la nouvelle tente (merci Outzer) pour s'y installer et sombrer au son de la brise et du torrent au loin.


Une bonne nuit, un porridge maison et un café plus tard il est l'heure de rentrer. On suit le Bénétant de tout son long. La cascade du Dard demande les pieds surs et la tête froide. Des câbles assurent les passages les plus exposés mais la moindre erreur technique peut être fatale. Mon vertige latent est mis à rude épreuve mais l'on finira tous entiers en bas. 

Le retour à la voiture se termine par une piste forestière toute simple. On en profite pour se régaler une dernière fois de mures et de framboises. Quelques champignons permettrons également d'agrémenter l’assiette de pâtes au fromage du soir...