Avis Merrell MTL Skyfire 2 2024

2 Tests Merrell MTL Skyfire 2.

Postez le votre!
Note moyenne : 8,5/10

Rapide, précise… mais pas endurante.

Avis sélectionné
Profil du testeur : 38 ans | 1,78m | 81kg | Avancé | Fréjus
Acheté : 60€ d'occasion
Conditions du test : Temps sec et pluie. Sentiers techniques, rochers, montées et descentes. Plusieurs sorties, dont une compètition de 9 km / 500 m D+.

Points forts

Légèreté, accroche, maintien, dynamique.

Points faibles

Semelle fragile, rigidité, drop de 6mm.

Avant de commencer 


Petit point pour me présenter vite fait : je pratique le trail depuis une quinzaine d’années, et je suis progressivement passé aux chaussures minimalistes (5 ans maintenant). Pourquoi ? Peut-être pour ne pas mourir bête ? Non, disons surtout que j’avais envie de revenir à quelque chose de plus simple, plus proche du sol — et ça faisait un moment que cette approche me titillait.

Aujourd’hui, je mixe selon les besoins : sandales Monk (oui, la marque polonaise !), Xero Shoes Mesa Trail, Merrell Vapor Glove, Altra Superior, Altra MT King, Inov-8 G270… Bref, mon étagère est garnie de modèles allant du très minimaliste à du "moins" minimaliste, mais toujours avec un drop zéro. Je les choisis selon le terrain, l’objectif, l’humeur, ou juste l’envie du moment.

Côté budget, je suis plutôt adepte du seconde main. J’ai fixé ma barrière à 70-75 euros depuis un bail. Du coup, je n’achète jamais les derniers modèles sortis — je guette, je patiente, et je finis toujours par dégoter une bonne affaire. Et franchement, ça me va très bien.

Je cherchais une paire pour les compétitions de trail court (entre 10 et 15 km) et les KV, qui me permette d’aller vite (à mon modeste niveau) dans du technique sans y laisser trop de plumes. Les Superior et les MT King de chez Altra sont très exigeantes, donc je les réserve pour l’entraînement. Les autres ? À trop envoyer dans la caillasse, tu risques vite de perdre un orteil !

Dernière trouvaille en date : une paire de Merrell Skyfire 2 Matryx, au prix attractif de 60 €, une seule sortie au compteur. J’en avais entendu parler comme une bombe légère, performante, voire "minimaliste" selon certains retours. Petit bémol : un drop de 6 mm. Mais vu l’usage prévu — grimpettes, descentes techniques, terrain cassant — je me dis que ça peut passer. Je saute sur l’occas, malgré quelques doutes. Voilà donc mon retour d’expérience perso, franc, direct, un brin subjectif (forcément), avec mon œil de coureur habitué au minimalisme… et une bonne dose de caillasses sous les semelles.




                                                                          PLACE AU TEST


Zoom sur la bête


Confort :

Dès les premières foulées, j’ai envie d’envoyer les watts. Bon rebond, bon retour d’énergie, on sent que la chaussure aime la vitesse.

Mais je ressens une légère pression au niveau du talon, comme si le pied était un peu coincé. Ça limite un peu l’amplitude quand je fléchis les orteils, notamment en marchant ou en montée raide — sûrement à cause de la plaque de maintien arrière. Mais une fois lancé sur les sentiers, cette gêne disparaît.

Bref : elles donnent envie d’attaquer, et globalement, elles sont confortables.

Ressenti confirmé après plusieurs sorties sur terrain technique, dont une compèt’ courte et bien engagée (9 km / 500 D+). 


Maintien :

Excellent. Le pied est bien calé, pas besoin de serrer fort. Malgré une toe box fine et ajustée, mes orteils n'ont jamais tapé l’avant de la chaussure, même dans les descentes raide et technique — gros point positif.

J’ai le pied plutôt fin, et le chaussant me convient parfaitement : ajusté sans jamais comprimer. Pendant la compétition, à bloc dans les descentes : pas une fois je me suis senti flotter. Et je n’ai pas perdu un ongle, bonne nouvelle !

Petit plus bien pensé : la languette est maintenue par des élastiques latéraux, ce qui enveloppe le pied et renforce encore la sensation de maintien.


Stabilité :

Oui — à condition d’avoir de bons appuis. La chaussure ne te mâche pas le travail. Si ta foulée est propre, ça ne bouge pas. Sur terrain technique, pentu, accidenté, j’étais en confiance… mais il faut rester précis.

Ce n’est pas une chaussure "assistée" : elle récompense une posture dynamique, un pied actif. Idéale, justement, pour progresser, affiner ses appuis, apprendre à courir sans se reposer sur l’amorti ou les corrections.


Précision :

Canon. L’avant-pied fin permet une pose ultra précise : on place le pied là où on veut, même sur une arête de rocher ou une racine en descente. La chaussure répond au doigt et à l’œil, hyper réactive.

Mais attention : c’est un outil affûté. Elle ne te pardonnera pas une pose de pied hasardeuse. Ce n’est pas une pantoufle tolérante, elle demande un minimum de technique pour en tirer le meilleur.


Accroche :

Incroyable. En pente raide et technique, sur terrain sec : grosse confiance immédiate. En compèt', ça fait la différence — tu peux envoyer fort, même dans les portions engagées, sans te poser de questions.

Testée aussi sur terrain humide (rochers + terre grasse) : ça tient. Pas parfait sous la pluie — faut pas rêver, y a pas de miracle — mais elles font le job. Franchement, pour une chaussure aussi légère, c’est bluffant.


Rigidité :

Petit bémol ici : la structure globale est plutôt rigide, aussi bien en torsion latérale que longitudinale. La plaque arrière autour du talon (la fameuse FlexPlate) rend le tout très dur. Le upper, lui, est bien plus souple (mesh Matryx sans fioritures).

Beaucoup parlent de cette chaussure comme d’un modèle "minimaliste", mais il faut prendre ce terme avec des pincettes. Je la vois plutôt comme une chaussure épurée, orientée performance. D’ailleurs, elle affiche un indice minimaliste de 44 % selon la Clinique du Coureur (à consulter sur leur excellent site) — bien loin des 68 % des Altra Superior 4.5 ou des 88 % des Xero Shoes Mesa Trail.

Elle affiche un drop de 6 mm… donc plus tolérante. Mais on ne retrouve pas les sensations d’un drop 0, surtout sur les portions roulantes où je ressens un peu moins de liberté — mais ce n’est pas leur terrain de jeu non plus.

À noter : douleur plantaire pendant 3 jours après la compet’. Fatigue ? Manque d’adaptation ? Possible. Mais je pense que la rigidité y est clairement pour quelque chose. C’est un point à prendre au sérieux.


Amorti :

L’amorti est juste ce qu’il faut : pour mes 81 kg, je suis agréablement surpris, surtout sur du trail court et nerveux. L’avant-pied est assez sec, tandis que le talon offre un peu plus de souplesse, ce qui aide à absorber les petits chocs sans perdre en dynamisme. C’est suffisant sans être moelleux, parfait pour rester vif et connecté au terrain.

La semelle de propreté est ultra fine et collée sur la partie du talon — dommage, car j’aime bien pouvoir les retirer pour les faire sécher et éviter les mauvaises odeurs. Pourquoi en avoir mis finalement ?

Sur plus long, je me demande si cet amorti minimal tiendra la cadence, surtout avec mon poids. Personnellement, je ne les emmènerai pas au-delà de 15-20 bornes grand max, mais bon, tout dépend du niveau et du poids de chacun. Des coureurs légers et expérimentés pourront très bien les emmener sur des maratrails.


Thermicité :

Très respirante, cette chaussure ne donne aucune sensation de chaleur excessive, même par forte chaleur. Lors de la compétition, mes chaussettes sont restées bien sèches, preuve que la gestion de la transpiration est efficace. Bref, un vrai plus pour les sorties estivales.


Respirabilité :

Le mesh Matryx assure une excellente circulation de l’air autour du pied. Même sur une séance de seuil d’1h30 sous un soleil de plomb, pas de sensation d’étouffement ni d’humidité. La chaussure reste bien ventilée, ce qui évite l’accumulation de chaleur et d’humidité à l’intérieur.


Imperméabilité :

Le Matryx n’est clairement pas waterproof. En traversant des flaques, l’eau entre vite, mais grâce à leur excellente respirabilité, ça sèche rapidement. Sous la pluie, avoir les pieds mouillés ne me dérange pas trop — surtout sur des sorties courtes. Sur du long, ça peut sécher si les conditions s’améliorent… mais s’il pleut sans interruption, mieux vaut opter pour un modèle en Gore-Tex. Plus adaptés à ce genre de météo.


Solidité :

Le Matryx, c’est du costaud. Première sortie, je glisse et frotte contre de la caillasse : le mesh n’a pas bronché. Là où un mesh classique aurait ramassé, ici, zéro accroc. C’est rassurant.

En revanche, la mousse de la semelle, elle, fait moins bonne impression. Dès le retour, j’ai repéré des enfoncements sur les zones ajourées, les bords étaient marqués, et un morceau de semelle commençait déjà à se décoller (voir photo). Plutôt inquiétant après une seule sortie, et clairement un point noir sur la durabilité. Après la compèt’, la mousse était franchement entamée.

 Dommage, car ce genre de compromis fragilise clairement la durabilité. Cela dit, aucun caillou ressenti sous le pied : la semelle est suffisamment épaisse pour filtrer les aspérités du terrain. 


Un mot sur la conception :

Dommage que certains choix paraissent un peu gadget ou contre-productifs. La semelle de propreté ultra-fine (et collée au talon), par exemple, n’apporte rien et gêne même le séchage. Pourquoi ne pas l’avoir supprimée pour investir ce poids ailleurs ?

Idem pour la FlexPlate au talon : elle rigidifie inutilement la foulée, limite la flexion dans les pentes raides, sans offrir de gain flagrant en maintien. Là aussi, on aurait pu économiser du poids et améliorer le confort.

À la place, une semelle Vibram pleine (non ajourée), plus épaisse et durable, aurait probablement été un bien meilleur investissement, sans compromettre la légèreté ni l’esprit performance. Un choix plus cohérent, surtout pour une paire qu’on pousse à bloc en terrain technique.

Mais bon… ce n’est que mon humble avis.





Conclusion :


Amis traileurs, ne vous laissez pas berner par le mot “minimaliste” : cette chaussure ne l’est pas.

Des Merrell Vapor Glove, des Vibram FiveFingers ou des Xero Shoes Mesa Trail ? OUI, ça, c’est du minimaliste.

Mais la Merrell Skyfire 2 ? C’est une bombe taillée pour envoyer les watts, à la portée de tous les coureurs réguliers.

Alors n’hésitez pas : apprivoisez la bête tranquillement, et testez-la sur vos compétitions de trail court ou vos KV. 

Et comme je dis toujours : ce n’est pas avec des skis pourris qu’on apprend à skier !

Alors amateur ou professionnel, pourquoi se priver d’une excellente chaussure sous prétexte qu’elle soit "minimaliste" ?

On ne garde pas cette paire dans son placard pour les longues sorties exigeantes, où confort, protection et durabilité sont de mise.

Non. On la sort pour se mettre minable dans des pentes raides et gambader comme un chamois !

Bien sûr, chaque chose en son temps : toute adaptation demande un peu de patience.

Mais franchement… le jeu en vaut la chandelle.


Sportivement,

Chris


« Une bonne bagnole fait pas le pilote. Mais ça aide à prendre les virages à fond »




Pour qui ?

Pour les coureurs qui souhaitent progresser.
8/10
Confort
Accroche
Solidité
Maintien
Stabilité
Amorti

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