Avis Tecnica Forge 2018

2 avis Tecnica Forge.

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Note moyenne : 9,5/10
yrlab

Une excellente chaussure de randonnée 2.0 !

Avis sélectionné
Profil du testeur : 41 ans | 1,90m | 85kg | Expert | Gélos
Acheté : en magasin
Conditions du test : Randonnées de 2 à 8h sur tous les terrains

Points forts

Thermoformage semelle et tige, confort, déroulé du pied, amorti et accroche semelle, stabilité, qualité des matériaux, respirabilité, imperméabilité, poids contenu

Points faibles

Lacets autobloquants pas confortables et pas convaincants

Ces chaussures sont le cadeau de mes amis l’année dernière et cela a été une très belle découverte que j’ai apprécié dès la première randonnée et sans ampoules !


Caractéristiques/spécifications

Tige : Cuir Nubuck de 1,8 mm avec base en tissu élastique renfort pare-pierre en caoutchouc sur l’avant-pied.

Doublure : Gore-Tex® Extended Comfort Footwear

Semelle d’usure : Vibram® Forge avec mélange Megagrip

Semelle intermédiaire : Système Adaptive ; 2 couches d’EVA associé à 1 couche d’ESS

Semelle de propreté : C.A.S. personnalisable – trekking

Lacets autobloquants et crochets en kevlar

Poids annoncé : 595 g en taille 42, 4 coloris disponibles, garantie 2 ans


Mon expérience :

La préparation : la pointure et le thermoformage en magasin :

Tecnica commercialise les Forge de la pointure 6 au 13.5 et en demi-pointure voire en quart de pointure puisque la taille qui me convenait le mieux est le 45 2/3 ! Je les ai essayé juste avant et la première sensation a été cette voûte plantaire assez marquée mais qui correspond bien à la morphologie de mes pieds. Je ne sais pas comment est le ressenti pour des marcheurs au pied à la voûte plus plate.

Le thermoformage se fait en magasin à l’aide de la malette CAS (cf photos) et se décompose en 2 étapes : on commence par les semelles et puis on termine par la chaussure entière pour personnaliser la tige. Le vendeur qui s’est occupé de mes pieds était bien technique dans ses explications. Il avait quelques doutes lorsqu’il a eu la présentation Tecnica avant le lancement de la commercialisation, mais suite à ses tests et ceux des professionnels de la montagne, les retours semblaient être tous très positifs…

L’ensemble du thermoformage se fait assis et dure environ 40 minutes. Les semelles sont préchauffées et placées dans des petits chaussons que l’on met délicatement sur ses pieds. Ces derniers sont alors calés sous une poche gonflable qui est mise en pression à 1.5 bars. Une fois gonflée, les pieds sont très serrés, en ébullition et appuient bien sur la semelle chaude (50°C). L’opération dure environ 5 minutes.

On enlève alors les petits chaussons des semelles, on remet les semelles dans les chaussures et on y enfile les pieds délicatement. On répète alors le même le processus en solidarisant les 2 genoux avec un strap afin de ne rien bouger pendant le thermoformage. Le coussin se regonfle et la température monte bien : les pieds sont très comprimés et la chaleur ressentie est très importante ! Après 5 minutes, on a donc les chaussures entièrement thermoformées à ses pieds.

Pour les avoir essayé avant le thermoformage, la sensation après le chauffage est bien différente : on a l’impression de pantoufle au niveau du confort. On ne sent aucun point d’appui ou de frottement. Les pieds sont bien calés avec cette voûte plantaire marquée dans les chaussures. On a déjà l’impatience de faire une belle randonnée pour tester les godillots sur plusieurs heures !

A l’assaut des sommets !

J’ai dû faire environ 8000 m de dénivelé positif en l’espace de 6 randonnées (de 2h à 8h de course) avec ces précieuses. J’ai commencé par le pic du Midi d’Ossau par un itinéraire de 1400 D+ qui a l’avantage de combiner différents types de terrains (pâturages, rivière, chaos de bloc, petite passage d’escalade, neige sur le sommet…).

Chausser, serrer !

Avant de marcher, j’ai bien apprécié le chaussage qui est facilité par la tige qui fait preuve de suffisamment de souplesse. J’aime moins les lacets fins qui coupent un peu les mains dès lors que l’on tire fort pour finaliser le laçage. Ils ne sont donc pas très confortables.  Vu la structure des lacets, il faut vraiment les serrer fort pour que les micro spires puissent s’auto bloquer. Sur deux rando., je ne les avais pas serrer au max et j’ai eu un lacet de défait. Dorénavant, je fais un double nœud et il reste toujours facile à enlever au vu de la qualité des lacets. Désormais et de cette façon, les lacets restent en place jusqu’au retour à la voiture. Les premiers pas m’ont donné beaucoup plus de légèreté que mes chaussures typée alpinisme qui sont peu plus rigides mais surtout bien plus lourdes !

Confort et maintien

J’ai senti cette voûte plantaire marquée durant la première demi-heure et puis je l’ai oubliée au profit de la sensation d’avoir des pieds parfaitement calés et en contact permanent à la semelle. Je n’ai jamais eu de sensations d’échauffement en marchant et encore moins d’ampoules après plusieurs heures de marches. En quittant les chaussettes, j’ai vu une zone rougie autour d’une maléole après la première grosse journée de test alors que je n’avais rien senti en marchant. Je n’ai pas reconnu ce phénomène lors des randonnées suivantes.

Sur les parties plus plates comme les plus abruptes, le déroulé du pied est excellent : la composition de la tige donne un très bon compromis entre la rigidité et la souplesse. Le pied est parfaitement maintenu : je les adore dans les parties de chaos de blocs où elles permettent d’évoluer avec précision en gravissant et sautant les roches comme un cabri ! Les malléoles sont bien protégées et surtout très bien tenues. La semelle gomme bien les aspérités prononcées des roches. Même si ce n’est pas leur programme, elles permettent de gravir de petits passages d’escalades en ayant un minimum de précision. De même, en descente, on peut courir sans avoir 1kg à chaque pied et avec un bon confort et amorti dans toutes les situations. Les orteils sont très bien calés et ne sont jamais heurtés même en lâchant tous les chevaux à la descente. La stabilité générale est au top, on a des chaussures ultra-rassurantes et c’est pour moi le principal atout des Forge.

Rigidité et accroche

Quand on teste la rigidité de la semelle en prenant une chaussure en la tordant avec les mains, elle est moindre qu’une chaussure d’alpinisme certes mais elle reste assez tonique pour la légèreté du modèle. Cela se confirme notamment dans les passages en dévers où la semelle procure de l’assurance dans la progression et la tige permet de garder la cheville assez droite.

Question accroche, avec cette semelle externe en Vibram Mégagrip, c’est du très sérieux ! Je ne sais pas si c’est les crans extra larges mais je n’ai trouvé aucune faille dans l’adhérence et notamment sur roche mouillée ! L’accroche reste tout autant bonne dans la neige. Les 200 derniers mètres pour atteindre le sommet était parsemé de tas de neige compactée et durcie : je n’ai pas senti de différence d’accroche avec les passages sur roches.

Imperméabilité et respirabilité :

Je n’ai pas choisi le modèle Forge S au profit d’une tige en cuir nubuck afin d’avoir une chaussure la plus respirante possible. A noter qu’il est fourni un petit sachet afin de pouvoir rénover l’imperméabilisation de la tige. J’ai tendance à beaucoup transpirer des pieds mais avec les Forge, je n’ai pas les pieds dans une étuve. Les chaussettes (spécifiques, conçues pour le trek) sont moites après 8 h de randonnée mais ne sont pas trempées. Les aérations placées sur le dessus du pied doivent contribuer à cette respirabilité appréciable. J’ai traversé des petites rivières et aucun souci d’étanchéité. Je suis resté une fois 10 minutes dans l’eau pour vraiment tester et j’ai senti de petites infiltrations par les trous d’aération. Pour ceux qui souhaitent vraiment une imperméabilité plus poussée, il faut choisir le modèle Forge S qui est composé de matières totalement synthétiques et qui n’a pas d’aération sur le dessus et côté du pied. Privilégiant les randonnées avec des conditions de tempête de ciel bleu, j’ai préféré le modèle offrant le plus de « ventilation ».

Solidité et durabilité :

Après 8000m de dénivelé et des terrains parfois bien agressifs comme des pierriers, les chaussures n’ont montré aucune faiblesse. Les pare-pierres semblent être indissociables de la tige et protègent bien l’ensemble du devant du pied. J'ai juste un petit doute concernant le bord de la languette intérieure de la tige (cf photo macro) qui fait apparaitre un bout de mousse avec la couture en dessous: le temps dira si c'est une zone de faiblesse. A ce jour, la semelle est très peu usée et ça, c’est plutôt bon signe en terme de durabilité. Ces chaussures devraient avoir une longue vie !

Look :

Les Forge sont assez massives d’apparence telle une chaussure à tige haute. L’ensemble combine la sobriété du noir avec cette touche d’orange fluo qui permet de savoir où mettre les pieds pour les matins difficiles !

Rapport qualité/prix :

Quand on parle aux amis qui ne connaissent pas ce nouveau concept de chaussures thermoformables à un budget de 250 euros, la première réaction est souvent « Ah oui cela être le top, mais c’est pas donné ». Quand on connaît le prix de bonnes chaussures classiques qui approchent les 200 euros pour lesquelles on va rajouter des semelles personnalisables, au final, on est sur un coût tout à fait comparable.

Poids :

Par rapport au poids annoncé en taille 42 (1190g) , ma paire fait exactement 1400 g en taille 45 2/3. Tecnica semble dire la vérité et au vu du niveau de performance atteint, ces chaussures innovent aussi dans ce domaine avec un modèle alliant rigidité, confort et poids contenu.

Verdict !?

Ces Forge GTX sont pour moi une superbe réussite pour ce premier modèle de chaussure de grande randonnée thermoformable. Une fois moulées à vos pieds, le confort procuré par la semelle et de la tige est excellent : elles permettent un très bon déroulé du pied. Malgré un poids assez léger pour cette catégorie, la rigidité est au rendez-vous et on peut affronter tous les terrains possibles avec cette semelle dotée de crampons vraiment tout-terrains ! Les aérations de la tige permettent une respirabilité correcte et le traitement imperméable permet de rester au sec dans presque toutes les situations. La seule promesse marketing qui ne tient pas trop est ce concept de lacets autobloquants qu’il vaut mieux bloquer avec un double nœud !

Pour qui ?

A tout passionné de randonnées

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