Interview / Quentin Raissac

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Interview / Quentin Raissac

Jeune trailer de 22 ans, Quentin court pour sa dernière saison en catégorie espoir. Nous avons profité de sa présence à Millau comme compétiteur et ambassadeur des Natural Games 2016 pour le rencontrer .
article Millau
AntoC
Texte :
Photos :
Esther Gozioso, Antonin Carion

Le trail aux Natural Games, c’est une nouveauté qui s’intègre à une épreuve multi-disciplines appelée "The Race" ; Un enchainement de trois sports : trail, kayak et VTT. La partie trail est courte, avec seulement 7km, mais elle est très technique.


Bonjour Quentin, parle nous un peu de toi, comment en es tu venu à faire du trail ?

Je suis de Montpellier, j'y suis né et j'y ai toujours vécu. Au départ je ne suis pas trop trop coureur, plutôt kayakiste, j'ai fait du slalom pendant dix ans. J'ai toujours été baigné dans les sports outdoor, que ce soit en VTT, en escalade, etc. Ca a toujours été ma passion.
Je me suis mis à courir il y a trois ans, d'abord pour les entraînements kayak. J'ai commencé à faire quelques courses et ça m'a pas mal plu, j'avais de bons résultats, ça m'a encouragé. J'ai décidé de me lancer à fond là dedans parce que c'est quelque chose qui me correspondait bien dans l'effort et dans l'esprit. Du coup le kayak je l'ai mis de côté, j'en fais encore quand il fait beau pour le plaisir et j'entraîne aussi un groupe d'athlètes.
Je vis dans un petit village au nord de Montpellier, assez proche de la nature. Je peux aller courir en partant de la maison, depuis chez moi on trouve un peu de dénivelé et des bons parcours. Je suis étudiant en STAPS, je travaille aussi en tant qu'entraineur de kayak et j'ai un petit contrat chez Décathlon.


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Tu te souviens de ta première paire de chaussures de trail ?

Oui : des Asics Trabuco. La chaussure la plus vendue du monde, pas très original !


Tu t'entraînes comment ?

J'ai un entraineur, Laurent Vicente, le même depuis trois ans et sur qui j'ai eu la chance de tomber très vite. C'est un coureur de montagne, toujours athlète de niveau international et il est coach pour un petit groupe de trail sur Montpellier.
Je suis vraiment passé du kayak à la course du jour au lendemain. J'ai finit un stage de kayak dans les pays de l'est et en rentrant je me suis  dit "c'est bon, je me mets à courir". J'ai contacté Laurent que je connaissais par le bouche à oreille et je lui ai dit que mes objectifs étaient de faire des résultats en championnat de France.
Laurent a une société de coaching avec un site internet sur lequel il conçoit les séances que je peux consulter. Le site est l'outil classique mais l'entrainement passe par une relation plus étroite, on fonctionne souvent par téléphone et Facebook pour communiquer. 


Tu as des sponsors, comment ça se passe avec eux ?

Je suis chez Patagonia pour tout ce qui est vêtements tandis qu'Endurance Shop me file du matos et m'aide en logistique avec des invitations sur des courses. Avoir du réseau est une chose importante et Endurance Shop m'aide beaucoup de ce côté ! Pour les chaussures j'ai encore la liberté de choisir
Au début j'ai été approché par le magasin Endurance Shop de Millau, il m'ont proposé qu'on fasse quelque chose ensemble. Par la suite il ont trouvé que j'avais un esprit qui collait bien avec celui de Patagonia et c'est Endurance Shop qui les a contacté en se disant que ça pourrait faire un bon duo de partenaires.


Quels sont tes objectifs pour cette année ?

C'est ma dernière année en tant qu'espoir avant de passer dans le grand bain des seniors. Mon objectif c'est de gagner le challenge Salomon : Over The Mountain Running Challenge. Ce sont plusieurs courses avec un classement sur les trois meilleures. Les courses sont réparties sur l'année, il y en a eu une au Ventoux, une à Millau, le marathon du Mont-Blanc, et il en reste deux : Luchon et la dernière en Ubaye. J'ai déjà fait le Ventoux, que j'ai gagné, et Millau, où j'ai un peu galéré et terminé second. Pour le moment je suis en tête du challenge. 
Ensuite, comme objectif, j'ai les championnats de France de kilomètre vertical, où j'avais fait second l'année dernière, et les championnats de France de trail en septembre.


Tu as un coin favori pour courir dans les Pyrénées ?

Je dirais le Canigou. Je vais à Font-Romeu parfois mais c'est plus pour faire de l'altitude. Les chemins sont plus durs et techniques au Canigou, c'est là que je m'amuse le plus. J'aime vraiment les terrains techniques, voir un peu dangereux !


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Pour revenir aux Natural Games, c'est ta première participation en tant qu'athlète et tu es ambassadeur officiel. Ca s'est fait comment ? 

Quand les Natural Games ont créé The Race (ndlr : course multi-disciplines comportant du trail, du kayak et du vtt) les gars d'Endurance Shop ont fait partie de l'organisation et m'ont proposé comme ambassadeur. Le projet m'a tout de suite plu parce que c'est une course en équipe et que cet esprit manque un peu dans le trail.


Comment s'intègrent les Natural Games dans ton programme ?

Comme c'est une course par équipe, pour moi l'idée c'est que ce soit cool à partager. Cependant, si on veut se faire plaisir sur une course, il faut la préparer. J'ai fait un début de saison sur des courses longues, il y a eu le Ventoux qui fait 46km et la fin de saison se fera sur de choses du même format. Mais là je suis revenu sur du court pour préparer les championnats de France de kilomètre vertical et de trail. Au final la course de ce week-end tombe bien dans ma préparation !


La distance c'est quelque chose que tu as envie d'augmenter ?

Oui, j'aime la longue distance, mais c'est quelque chose qui se prépare dans le temps. Je ne cours que depuis trois ans et je suis encore assez jeune (ndlr : 22 ans), du coup pour le moment je n'augmente pas trop les distances. Le trail des Templiers (ndlr: 76km) c'est un petit cadeau que je me fais en fin de saison, mais il faut faire attention. Les courses longues en étant jeune ce n'est pas forcément une bonne idée, il faut former son physique et acquérir de l'expérience d'abord.
Avec le temps je pense que je ne lâcherai pas le court, c'est un effort très très intense qui me plait beaucoup. Sur le long on est sur de la fatigue mentale, de l'épuisement, presque de la lassitude. Alors qu'avec le court on vient se mettre le tarif de suite, on se met le gout du sang dans la gorge et ça c'est quand même un truc que j'adore !


C'est quoi la meilleure chose à faire pour perdre ?

D'avoir envie de gagner !


T'as l'impression qu'il y a un fort esprit de compétition dans le trail ?

Ca dépend pas mal des courses et des gens avec qui tu passes ton temps. Par rapport à d'autres sport que j'ai pu faire c'est un esprit pas trop orienté performance, encore beaucoup dans le plaisir, surtout sur les longues distances. Au final c'est quand même pas trop prise de tête avec un bon esprit !


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C'est donc ta dernière année en espoir, monter chez les seniors ça te fait quoi ?

C'est la marche supérieure ! Même en faisant une super course on sait qu'on ne sera pas dans les premiers d'entrée. Ce sont des années de travail sans avoir les même résultats qu'avant, sans podium peut être. Il faut aller rivaliser avec des mecs d'expérience et ça demande du boulot.


Pour aller chercher les meilleurs mondiaux il faut courir 100% du temps ?

Pas forcément, après ça dépend de la façon dont on s'entraine et de l'état d'esprit. Il y en a qui font énormément de volume et d'autres qui s'entrainent beaucoup moins. En équipe de France il y a des gens qui travaillent à côté et d'autres qui sont à 100%. Ca dépend vraiment des personnalités, certains ont besoin d'avoir la tête à 100% dedans et d'autres qui ont besoin de penser à autre chose. Il faut aussi s'y retrouver financièrement et souvent bosser à côté.


Tu te fais un planning pour tes courses ?

Oui je me fais un planning en début de saison. L'an dernier c'était déjà le cas mais j'avais quand même intercalé beaucoup trop de courses au fur et à mesure de la saison. Cette année je suis parti sur un challenge d'une course par mois mais c'est hyper dur de choisir pour ne pas de surcharger. Il faut essayer de ne pas dépasser ça pour durer et ne pas se cramer.
L'an dernier à la fin de la saison j'en ai vraiment trop fait et sur les dernières courses t'as même plus envie de te battre, tu épuises ton quota de combativité. Je me dit qu'il y a trop de courses parce qu'il y en a plein de super à côté de chez moi que je n'ai toujours pas faite !


En étant à Montpellier tu peux courir toute l'année ?

Oui, chez nous il n'y a pas vraiment de saison donc on pourrait courir toute l'année. Il y a beaucoup de coureur qui skient l'hiver, en ski-alpinisme ou ski de fond. Ca fait trois ans que je ne fais que courir, du coup cette année je me suis mis à faire du vélo pour changer. L'an dernier j'ai fait 4000km de course et au bout d'un moment tu as besoin de faire autre chose.
J'aime bien prendre une période ou je ne fais pas trop de courses, j'aime bien la saisonnalité. Je sais que quand je termine ma saison d'hiver avec mon entraineur j'ai les dents jusque là pour aller me battre sur une course. J'ai envie de voir des gens, de courir derrière eux et d'essayer de les battre. Et puis les courses c'est le partage aussi parce que mine de rien je cours souvent seul et j'ai envie d'échanger avec les autres coureurs et de voir du monde.
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Comment ça s'organise au niveau de la fédération pour le trail et la course de montagne ?

C'est assez compliqué et il y a beaucoup de choses qui changent. Il y a une équipe de France de trail depuis plusieurs années et l'an dernier les championnat de trail étaient sur la Maxi-race à Annecy, sur un 80km. A priori pour cette année ça part sur deux distances : un 50km et un 80km. Du coup il y aurait deux équipe de France différentes. Ca se structure un peu. Tout ça c'est selon les derniers communiqués qu'on a reçu.

En course de montagne c'est beaucoup plus organisé avec une longue et une courte distance. La course de montagne c'est quelque chose qui existe depuis longtemps et est très structuré auprès de la fédération, avec beaucoup de règles, des formats précis et un esprit plus athlétisme et moins libre que dans le trail.

Tu as la volonté de te professionnaliser ?

Pour le moment l'idée c'est surtout de rester dans le plaisir, de me régaler et de performer. L'idée de se professionnaliser ça peut être un beau projet mais dans tous les cas ça ne dépend pas que de moi et je ne me focalise pas là dessus.

Ca t'amène à bouger beaucoup ?

Je bouge pas mal, déjà avec beaucoup de courses de prévues et puis ensuite je vais le plus possible en montagne le week-end dans les Pyrénées au Ventoux ou ailleurs. Dès que j'ai des créneaux de dispos j'essayer de bouger sur des lieux où c'est intéressant d'aller courir, de prendre du dénivelé.

Tu seras en équipe avec qui ?

Je suis en relais avec un kayakiste, Hugo Cayol, qui est en équipe de France de canoë en slalom. En VTT on a un régional mais je ne me souviens plus de son nom parce qu'on l'a trouvé à la dernière minute. Tellement en dernière minute que je dois le rencontrer aujourd'hui ! On a une belle équipe qui peut donner quelque chose de pas mal. 

Tu fais des choses très techniques, style skyrace ?

Non pas encore. Mais l'année prochaine ça risque de faire partie de mes objectifs. Ca a l'air d'être un truc de malade, c'est génial et ça me tente bien. J'aime ces sensations de courir en montagne, sur des crêtes et des environnements plus alpins.

La communication sur les réseaux sociaux et autre ça fait partie de ta professionnalisation ?

Je m'en sers beaucoup vis à vis des sponsors. Mais au départ j'avais fait ma page facebook quand j'ai commencé à courir parce que je me disais qu'on peut vraiment faire des trucs de malade en courant et j'avais envie que les gens dans leur canapé, sur Facebook, ils aient envie de se bouger !

Je mets des vidéos, des photos de montagne, ... Le but premier c'est donner le gout de la montagne et de l'aventure. Que les autres se disent que si moi je peux le faire alors que je ne cours que depuis trois ans alors franchement tout le monde peut se bouger.


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