La Venasque

Sur la ligne de départ, on a hâte tout en étant stressées, mais le temps est parfait et l’orage prévu auparavant est censé arriver plus tard! Quand le départ est annoncé, on s’élance tranquillement pour ne pas perdre des forces avant la montée.
Le début est très boisé, et on peut alterner course et marche avec les bâtons ! Pendant cette partie de la course, ma binôme se met devant moi et me permet de se caler sur son rythme. La première barrière horaire avant l’hospice de France est de 3h pour 15km, soit 10h du matin. On a beau bien avancer, cette barrière est quand même serrée, et c’est donc soulagées qu’on entame une descente sur le ravitaillement, dans un décor de film magnifique !
Après un bon coca et des tucs, on entame la seconde partie de la montée, bien plus raide, et qui nous amène en haute montagne. Cette ascension est sans fin, et bâtons en mains on avance lentement, commençant à croiser de la neige. Je sens la fatigue me gagner, et je commence à avoir envie de vomir par moment. J’apprendrai après que c’était dû au mal des montagnes. Mais quand la fin commence à poindre, on aperçoit alors la vue magnifiques sur le « boums » ou lacs du port de Vénasque ! La vue est époustouflante, encore une fois. Toutes les deux, ces lacs nous avaient donné envie de faire cette course, et toutes les deux nous étions comblées ! L’arrivée au sommet laisse encore la place à une vue splendide, sur l’Aneto cette fois. Une pause à base d’eau et de sandwich au kiri s’impose, avant de repartir sur une descente avec des jambes bien raides, puis sur une dernière montée interminable. Quand la véritable descente commence, à nouveau vers l’hospice de France, c’est à mon tour de prendre les devants! On récupère nos jambes pour gambader sur un crête de montagne, rattrapant d’autres coureurs aux jambes encore engourdies ! Dans l’allégresse de la descente ma binôme tombe, et c’est donc plus prudemment qu’on ira jusqu’au ravitaillement des 30 kms ! Les flasques remplies on repart en commençant à sentir la fatigue, pour la dernière partie, qui est identique à la première. On retrouve donc une montée, puis une longue descente boisée, et on peut ensuite alterner marche et course sur les derniers kilomètres qui sont constitués de plusieurs « coups de cul ». L’orage annoncé finira par tomber sur nous, d’abord en nous rafraîchissant puis en faisant glisser le terrain, mais le speaker est de plus en plus fort, et quand enfin on arrive sur le bitume, c’est le sprint final, main dans la main, qui clôture cette magnifique course.
J’en retiens que la vue vaut n’importe quel effort, que le Coca est meilleur à l’hospice de France que n’importe où ailleurs, et que les chemins de la Venasque permettent de rencontrer des coureurs qui deviendront vos plus chers amis pendant plusieurs heures.

Photos de Sarah Jones (binôme du trail)