Petite aiguille verte

July91
C'est une belle journée de Printemps qui s'annonce ce matin du 16 avril 2018 à Chamonix.
Avec l’Équipe Régionale Féminine Montagne IDF de la FFME, nous avions opté ce jour là pour la Petite Aiguille verte d'Argentières, parmi les courses d'alpinisme au programme de ce stage goulotte/rocher/neige.
08h00 du matin, nous voilà les 7 réunis sur le parking des Grands Montets, équipés avec tout l'attirail d'alpinisme (+ skis de rando), à attendre la benne.
A l'arrivée du téléphérique, nous descendons les escaliers jusqu'au col des Grands Montets où nous faisons une pause photo. C'est dans une ambiance décontractée que nous votons pour une montée au sommet de l'aiguille en crampons malgré la réticence de Lise qui souhaitait chausser les peaux de phoque dès le départ pour redescendre à ski !
Une fois les crampons réglés sur nos chaussures de ski de rando, nous choisissons rapidement les 3 cordées.
Je me retrouve leader de ma cordée avec Eric en 2nd et Lise en 3ème. Il est temps d'effectuer les manip' d'encordement. Nous optons pour un encordement de 10m entre nous trois.
Nous laissons les skis et les bâtons sur place.
Dans un premier temps, la montée des pentes se fait doucement sans trop de fatigue jusqu'à la rimaye. Les conditions de neige encore très bonnes en ce milieu de Printemps facilitent grandement ce passage parfois délicat!
Jusque là c'est une ascension très agréable, et plutôt confortable, rythmée par les notes d'un orchestre symphonique venu jouer avec leurs cuivres du col des Grands Montets! ;)
Nous bifurquons ensuite légèrement sur la droite, pour atteindre l'aplomb du sommet par la face Nord directe.
La pente se faisant de plus en plus raide (60%), nous raccourcissons l'encordement pour ne laisser que 2m de corde entre nous. Je reste extrêmement concentrée et prudente sur la pose de mes pieds, afin de ne pas dévisser et de tailler des marches bien tassées. La présence de glace sous la couche de neige me permet d'encrer les pointes de mes crampons.
Je progresse doucement mais surement jusqu'à ce que la pente devienne encore un peu plus raide (65%), puis je me retrouve à évoluer sur le flanc sous une table couchée (rocher suspendu) très étroite. Une fois le passage de la table bien négocié, nous voici devant un petit mur d'escalade à franchir. Les prises de mains et de pieds sont bien présentes mais par mesure de sécurité et de confort, je décide d'installer 3 coinceurs jusqu'à un relais (avant l'arrivée au sommet).
J'installe mon relais et assure Lise passée 2nde. Au tour d'Eric de grimper, et dont la mission est de retirer les coinceurs que j'ai posés. Et là, misère, impossible d'enlever le 3ème!!!! Aie aie aie, j'ai certainement dû trop l'enfoncer...Bon à la vue de la tête d'Eric, toujours impassible dans toutes circonstances, je me dis -un peu gênée tout de même- que ce n'est pas si grave. Après tout, j'aurai laissé une trace de notre passage lol
Une fois au relais Eric propose de m'assurer pour que je termine la montée jusqu'au sommet. Suivie de près par Lise. Arrivées au sommet, nous prenons quelques photos, puis nous redescendons. Eric gère l'installation des 2 rappels pour la descente.
Une fois les 3 cordées redescendues au col des Grands Montets, c'est la pause "pipi" thé et gâteaux.
Nous ôtons les crampons pour chausser les skis en position descente.
Et hop c'est parti pour la méga descente des pistes à ski!
Mais voilà, plus on descend et plus la neige devient meuble sur les dernières pistes et hop c'est la chute! Ridicule évidemment. A 2 à l’heure, les skis se plantent dans la neige humide et sans déchausser mon genou droit part d'un coup sec vers l'intérieur. Diantre c'est l'entorse!
L'art et la manière de terminer une jolie course d'alpi en un grotesque gadin !!!!! :p
Mais heureusement, c'est l'heure de l'apéro au studio, et les filles sont là pour me concocter un super cocktail et me préparer des poches de glace pour le genou!