Avis Arc'teryx Norvan

3 avis Arc'teryx Norvan.

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Note moyenne : 9,7/10
1912m

Imperméable, respirante et ultra-légère

Avis sélectionné
Profil du testeur : 42 ans | 1,83m | 75kg | Expert | Saint-Nizier-du-Moucherotte
Acheté : 350€ en ligne
Conditions du test : - test sur plusieurs mois alternant sorties rapides et randonnées sur la journée - le temps de ce printemps et de ce début début d'été a largement coopéré et a fourni beaucoup de jours humides et détrempés.
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Arc'teryx - Norvan

Points forts

Gore-Tex minimaliste rassemblant tout : matières ultra-légères, imperméabilité incroyable, respirabilité

Points faibles

La qualité (sûrement ce qu'il se fait de mieux sur ce créneau), mais un prix élitiste

Des problèmes de santé ont malheureusement retardé le retour tant attendu sur le test de la veste Norvan d’Arc'teryx. Il arrive enfin !

La proposition de tester cette veste est arrivée à point nommé car j’étais en octobre dernier justement en plein parangonnage souhaitant durablement investir dans une veste performante plutôt que dans des produits intermédiaires moins coûteux mais également bien moins performants.

Mes essais précédents se résumaient à des vestes type coupe vent à l’imperméabilité limitée :

  • une première veste Salomon dont le nom s’est effacé à l’usage et qui a accompagné mes premières années de trailer ;
  • la Salomon Fast Wing Hoodie ;
  • la veste Norrøna Bitihorn aero 60.

J’avais jeté mon dévolu sur cette fameuse veste Norvan et finalement Outzer a devancé mon projet d’achat. La vie est parfois bien faite.

Les vestes de trail à haute technicité utilisant la technologie Gore-Tex® ne sont pas pléthores sur le marché, les collaborations sur ce segment avec la référence dans les membranes imperméables se limitant à quelques marques phares : Gore Wear R7, Dynafit Ultra Light utilisant la technologie ShakeDry, The North Face Hyperair...une gamme somme toute limitée et au final pour l’acheteur plus un choix affectif pour une marque ou de cintrage qu’une réelle différenciation technique sur le papier. (Depuis mon premier benchmark, Mammuth et Norrøna ont rejoint la grande famille des vestes à membrane Gore-Tex®)

Même si la veste Norvan d’Arc'teryx est orientée et typée trail, mon test s’est organisé en deux temps :

  • des sorties courtes au printemps pour tester la veste sur des efforts courts (notamment trois montées sèches d’une centaine de mètres de dénivelé sur mon tour du pâté de maison) et dans des conditions variées (sans sac à dos) ;
  • des randonnées de plusieurs heures en Roumanie et en Ukraine au mois de juillet (dont beaucoup de journées très humides (avec sac à dos de randonnée de 30 litres).

Les trois critères qui m’intéressaient principalement de tester par rapport à mon expérience textile sur ce créneau étaient dans un ordre de priorité : (1) l’imperméabilité, (2) la respirabilité et (3) la coupe.

Avant les retours sur le terrain, un petit tour du propriétaire s’impose pour une présentation technique. Il est à noter d’abord qu’il existe deux modèles chez Arc'teryx, la Norvan SL Hoody (SL pour Super Light), veste plus légère et une meilleure compacité mais peut-être moins de polyvalence et la Norvan (tout court). La grosse différence de la Norvan avec ses concurrentes et avec la petite sœur SL est l’utilisation d’un vrai Gore-Tex trois couches alors que les autres produits utilisent dans la plupart des cas la technologie de produit SHAKEDRY, une membrane qui n'a pas besoin de tissu extérieur (directement exposé). Pour simplifier, on a d’un côté une peau et un film dense et protecteur supplémentaire (type pelliculage), couche textile sur laquelle est laminée la membrane imperméable, et de l’autre uniquement une peau nue. De fait, on peut avoir l’impression en voyant la première fois la Norvan d’avoir une veste d’alpinisme. Une fois sur le dos, on comprend très vite que l’on a une veste au design minimaliste. Les 220 grammes (en taille M) annoncé par la marque sont d’ailleurs confirmés par ma balance de cuisine. Minimaliste par le poids mais également par les accessoires annexes, la veste Norvan n’étant équipée que d’une unique poche intérieure qui se ferme avec un zip. Petite fantaisie des designers, un trou permet de faire passer des écouteurs pour les coureurs mélomanes (ce que je ne suis pas).

Les essais in situ et fonctionnels sur le terrain sont la deuxième étape de ce compte-rendu :

# Une merveille face aux intempéries

Je ne partais pas en terrain totalement inconnu étant déjà usager du Gore-Tex® pour le ski. La membrane Gore-Tex®, « la garantie de vous garder au sec », n’est pas qu’un simple argument marketing, c’est avant tout un gage de très haute technicité et c’est notamment ce qui fait la grande différence avec mes précédentes vestes.

Première sortie, un jour de pluie fine, course à l’allure normale, les gouttes d’eau restent littéralement accrochées au tissu. Un perlage permanent, une véritable barrière physique contre l’humidité, l’eau n’est jamais absorbée. Un stop et il suffit de s’ébrouer comme un chien qui sort de l’eau pour retrouver instantanément un aspect extérieur totalement sec. Bluffant quand l’on ne connaît pas la technologie Gore-Tex®... La sortie de running terminée, la veste peut ensuite être directement remisée au placard ou accrochée au porte-manteau.

Mardi 17 juillet, autre jour, même temps…il bruine sur les Monts Rodnei dans le Nord de la Roumanie puis de temps à autre une pluie intense remplace la brume et le brouillard épais. La capuche est vissée sur la tête. On dépasse cette fois largement les 45 minutes du profil roulant des premiers tests. Aucun souci quand le reste de la famille est totalement détrempé.

La surface externe qui fait constamment perler l'eau peut déconcerter un peu car les gouttes sont véritablement aimantées. Elles perlent mais ne glissent pas. Néanmoins, si vous secouez la veste, l'eau se dissipe immédiatement. Pas d'effet mouillé, juste une protection radicale.

La fermeture éclair ne laisse rien passer, les joints d’étanchéité sont parfaits. Les aérations sous les bras sont bien situées pour ne pas offrir à l’eau d’interstice pour s’infiltrer à l’intérieur de la veste. On peut ainsi braver les éléments déchaînés en toute tranquillité.

# Respirante, non ! Ultra-respirante !

Sans être hypersudatif, je suis souvent sujet au petit effet cocotte avec les gouttelettes qui s’agrippent à l’intérieur notamment quand les outils ne sont pas adaptés.

En marchant, en courant plus ou moins vite, sous la chaleur (modérée) ou la pluie, je n’ai observé avec la Norvan aucun effet condensation ou humide. Sec à l’extérieur comme à l’intérieur. La chaleur produite par le corps est parfaitement évacuée. L’extrême légèreté du tissu et sa composante favorisent la régulation de la température du corps et le confort global. Les ouvertures sous les bras (ventilation mécanique) apportent même un petit plus en termes de respirabilité. La couleur noire, aimant à chaleur, n’est ici pas un défaut tant la construction est extrêmement respirable. En synthèse, la Norvan est imperméable à la pluie comme à la transpiration.

# Cintrage parfait

Il valait mieux ne pas se tromper dans le choix de la taille afin de profiter de conditions idéales de test. J’avais eu une mauvaise expérience avec la Norrøna Bitihorn d’ailleurs me retrouvant avec une taille médium trop ample. Après un essayage préalable de la Norvan dans un magasin spécialisé de l’agglomération grenobloise, la taille M retenue pour mon mètre 83 était parfaite. Pas d’entre deux, la coupe est bien ajustée près du corps, typée course, sans toutefois n’avoir jamais la sensation d’être esquiché. La veste tombe bien sur les hanches. Les mouvements restent toutefois amples et sa coupe offre une totale liberté de mouvements.

Comme pour les accessoires quasi inexistants, Arc’teryx est allé à l’essentiel pour gagner des grammes et la veste a été dépourvue de cordon de serrage à la taille et pour la capuche qui dispose toutefois d’une petite visière relevée. Dans les deux cas, ils ont été substitués par des ourlets élastiques comme pour l'ajustement au niveau des poignets. Des plaques de tissus doux sont idéalement placés au niveau du col et du cou pour éviter les frottements intempestifs et les irritations. Avec son principe trois couches laminées, la veste peut sembler un peu rigide au toucher ; je n’ai pas retrouvé l’ultra finesse du tissu aero de ma Norrøna que l’on aura sûrement sur le modèle SL.

Pas de casse ou de déchirure pour le moment mais on veillera à la durabilité : l’utilisation soutenue d’un sac à dos risque d’user le tissu sur les épaules par la fréquence des mouvements malgré maintenant dans la plupart des cas les coupes anatomiques des bretelles. Il est évident également que la finesse de la toile ne résisterait pas à un accrochage avec des broussailles dans des sous-bois.

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Pour finir, pas grand-chose à rajouter. Une expérience unique avec le Gore-Tex®. Aucun argument négatif. Elle supplante et de loin tout ce que j’ai pu avoir par ailleurs sur le dos pour courir ou marcher léger. La veste parfaite techniquement. Une veste associée à la pratique du trail qui trouvera facilement sa place en randonnée notamment lorsque l’on cherche à résoudre l’équation à trois inconnues légèreté/isolation/respirabilité. Manque juste un peu de couleurs pour lui donner un peu de gaieté comme sur le modèle SL avec césure vive sur la fermeture éclair. La couleur noire est trop austère pour un tarif aussi festif (même si en l’occurrence, pour ce test, on a mis de côté les considérations pécuniaires). Un grand merci à Outzer et Arc'teryx pour le privilège de ce test.

Pour qui ?

- trailer compétiteur s'engageant sur des courses au long court et recherchant une protection totale - coureur souhaitant s’entraîner quelque soit la météo - trekkeur adepte de la randonnée ultra-légère sur plusieurs jours
10/10

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Commentaires

3 Commentaires

Kara Elle est juste géniale cette veste, bon, c'est clair qu'elle semble fragile, faudra voir à l'usage...
1912m c'est comme quand ta veste Norrona Lofoten croise un sapinou ou une arcosse ! ;) faut faire gaffe! Néanmoins, là c'est pas bien épais et faut être d'autant plus vigilant compte-tenu de l'investissement !
Kara Jamais eu de soucis avec mes Lofo, c'est pas faute de leur en faire voir de toutes les couleurs ;)

Là, j'ai clairement moins confiance qu'en ma veste en GT Paclite mais la Norvan est deux fois moins volumineuse, c'est un critère qui a son importance à mes yeux :)
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